A+300 Start-up Architecture
Février Mars 2023
Édito
Lisa De Visscher - Rédactrice-en-chef, A+
« Nul ne peut nier qu’à l’image de la plupart des activités humaines, l’architecture traverse une crise. Celle-ci se perçoit dans la réalité construite, dans le processus d’intervention de l’architecte et dans l’enseignement. » C’est sur ces propos de Jean Barthélemy que s’ouvrait en 1973 le tout premier édito de la revue A+, qui venait de voir le jour.
La création d’une revue par un groupe de jeunes architectes motivés à une époque où l’architecture, comme la société tout entière, traversait une crise identitaire, témoigne d’un espoir et d’une confiance insoupçonnés dans le pouvoir des mots, de la réflexion critique et de l’imagination. Cet espoir s’est traduit dans des textes forts et des thématiques audacieuses qui, au fil des ans, ont continué à alimenter le débat. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, nous en sommes au 300e numéro. Même si elle ne porte plus le même nom, la crise qui sévit toujours continue à entretenir la conviction qu’une critique de l’architecture et une plate-forme belge de discussion sont indispensables pour répondre aux innombrables urgences sociétales et spatiales.
En cinquante ans, A+ s’est réinventé à plusieurs reprises, s’est adapté tant au niveau du fond que de la forme à l’air du temps, et a fait preuve d’une résilience parfois surprenante à une époque où ont été successivement annoncées la fin de la Belgique, la fin de l’imprimerie et, cerise sur le gâteau, la fin de la culture architecturale.
Aujourd’hui, alors que nous contemplons avec fierté 50 ans d’architecture belge, ce numéro est non seulement une édition festive, mais aussi le coup d’envoi de toute une année jubilaire. Pour cela, nous nous parons de nos plus beaux atours, et la revue s’habille d’une mise en page revisitée avec des photos plus grandes, un lay-out rafraîchi pour les textes ainsi qu’un nouveau logo.
Par ailleurs, cette année sera l’occasion de replonger dans les archives et de déterrer pour chaque numéro quelques articles parmi les plus intéressants, en ligne avec le thème et accompagnés d’une analyse critique. Dans le même temps, dans une perspective d’avenir, 50 ans après la création de la revue, nous tournerons notre regard plein d’espoir vers la génération de jeunes architectes qui seront à la barre pour les 50 prochaines années. Forts d’une politique qui les encadre par des procédures de concours ou des instruments tels que le Meesterproef, ils optent résolument pour un monde axé sur la transition énergétique, la réaffectation des bâtiments et l’utilisation consciente des matériaux. Les structures de collaboration sont elles aussi remises en question et réinventées étant donné que cette nouvelle génération entrevoit une multitude de manières alternatives d’évoluer dans la profession.
Petrus Kemme voit dans la nouvelle génération de « Makers, Thinkers, Activists » le fil rouge d’une ambiguïté sciemment choisie, et tient un plaidoyer pour «intégrer [ce credo]; non seulement dans le circuit artistique, mais aussi dans l’exercice ambigu des disciplines de création traditionnelles, complétées par un soupçon de recherche, d’activisme ou d’entrepreneuriat social, dans un contexte belge qui, pour chaque jeune architecte, fut, est et restera loin d’être univoque». Il ne craint pas la complexité de la discipline, dans un domaine où les contraintes ne cessent de se multiplier. «Cette complexité en démontre l’intérêt, conclut Jean Barthélemy. Puisse une revue comme la nôtre collaborer modestement à mieux en saisir la richesse. Provoquer des prises de conscience, des réflexions, des discussions, être un appel, un contact, une présence, un outil, un enrichissement mutuel, tel est en fin de compte le souci de A+ » En 1973 comme en 2023 !
Sommaire
ÉDITO
Lisa De Visscher
OPINION
Christian Rapp
À LA UNE
Marie-José Van Hee architecten. Une promenade Bart Tritsmans
L’année de l’Art nouveau Eline Dehullu
Skyline. Constructions en hauteur dans les Pays-Bas Eline Dehullu
Norell/Rodhe Lara Molino
START-UP ARCHITECTURE
Notan Office, Duchesse, Molenbeek-Saint-Jean Eloïse Perrillon
Büro Juliane Greb, VDK&Cube4 factory, Gand Benoît Vandevoort
Pillen – Platform – DMTR. – Macadam, Minister Liebaertlaan, Courtrai Eline Dehullu
L’ambiguïté au service de la conception Petrus Kemme
Passés récents et futur proche Jean-Guy Pecher
Studio Lauka, Centre de réseaux Tabor, Gand Tim Peeters
Co-de, Hôtel des Monnaies, Saint-Gilles Léone Drapeaud
Les beaux et jeunes dieux de l’architecture ? Bart Tritsmans
Hylé, Étangs noirs, Molenbeek-Saint-Jean Cécile Vandernoot
Fijn atelier, Lore et Nele, Louvain Pieter T’Jonck
Bechet – Czvek – Paquot, rue des Glands, Forest Cécile Vandernoot
ARCHIVE
Les jeunes lions Véronique Patteeuw
CONCOURS
Laboratoire, hébergements au Pôle des arts du cirque, Marchin Matthieu Meunier et Vincent Geens Atelier Meunier-Westrade, Pôle des arts du cirque, Marchin Aloys Beguin
PRODUCT NEWS
Viviane Eeman
INTERVIEW
Bas Smets Lisa De Visscher
ÉTUDIANT
Prix Van Hove 2022 Lisa De Visscher
Pioneering Practices : Habitation solaire Eline Dehullu
L’allégorie de la brique Minne De Meyer Engelbeen
PORTRAIT
Veldhuis Eline Dehullu
Bauclub Lisa De Visscher
Every Island Lara Molino

Launch Party A+300
A l’occasion de la sortie du numéro A+300 Start-Up Architecture, A+ Architecture in Belgium vous invite à découvrir le centre de réseaux Tabor à Gand lors d’une visite guidée en compagnie des architectes Studio Lauka le 13 mars 2023.
Informations pratiques
Où ? Molenaarsstraat 26, 9000 Gand
Quand ? Lundi 13 mars 2023
Programme:
18:00 accueil
18:15 mot de bienvenue par A+
18:30 visite guidée 1 (15 personnes)
19:00 visite guidée 2 (15 personnes)
19:45 fin
Prix: 10€ (comprenant l’entrée pour la visite guidée et un exemplaire d’A+300).