A+251
Décembre 2014 Janvier 2015

Édito
Christian Kieckens - Rédacteur en chef
C’est bien connu, depuis un certain temps la réalisation d’infrastructures et de bâtiments publics est abordée différemment. Après la Seconde Guerre mondiale et durant longtemps, l’euphorie nancière et l’ambiance du ‘tout est possible’ liée à la concrétisation de projets publics à grande échelle n’ont connu aucune limite. Les années 1970 et les temps de crises économiques ont marqué un revirement. Le gouvernement de Margaret Thatcher a été le premier à saisir la possibilité d’un apport de capitaux privés dans la réalisation de projets publics. Le PPP – Partenariat Public-Privé – a été salué d’un eurêka retentissant, comme une trouvaille permettant de rassembler par des moyens privés ce que les autorités n’arrivaient pas à nancer. Pourtant il est rapidement apparu que ce ne serait pas une sinécure d’arriver à des résultats ef caces et durables; plus particulièrement dans un pays comme la Belgique qui a assisté ces dernières années au bradage de son grand capital et a été contraint d’assurer jusqu’aux lieux de travail de ses propres fonctionnaires par des opérations de location et/ou leasing.
Le PPP est la poule aux œufs d’or des investisseurs et des décideurs, qui utilisent leur bonne volonté réciproque pour générer des marges de pro t d’une part, tout en redorant des blasons politiques de l’autre. Vu la division en communautés et en régions aux possibilités économiques et aux intérêts parfois fort différents, le succès du PPP en Belgique est un phénomène dif cile à cerner. Les liens entre politique et marché engendrent un certain mutisme des parties concernées lorsqu’on leur demande une ré exion critique sur les procédures de PPP. Sans parler de l’insécurité inhérente à la réalisation d’un tel projet. L’investisseur doit disposer d’une ‘masse nancière’ suf sante; les architectes d’un bureau solidement organisé; l’équipe de construction ne peut se pro ler que dans une cohérence poussée dans toutes les disciplines requises – condition sine qua non pour être sélectionné pour ces procédures.
Nous avons d’abord connu une période de grands projets modelés selon les préférences de ceux qui disposaient de relations politiques. Puis est venue l’ère des ‘mariages de raison’ (lire: des associations momentanées) avec des équipes jouissant du plus grand potentiel en matière de collaboration (inter)nationale. Nous évoluons à présent dans une période de ‘combines intelligentes’ où l’architecte est souvent subordonné aux autres membres de l’équipe: investisseurs, entrepreneurs, ingénieurs… Cela réduit sa responsabilité sociale au minimum, avec toutes les conséquences qui s’ensuivent pour l’espace bâti et non bâti.
Aujourd’hui des programmes comme ‘Scholen van Morgen’, des autoroutes et les ouvrages d’art afférents sont construits selon ces modalités, et cela avec une diversité de possibilités allant du Design & Build aux DBFM, procédures qui englobent jusqu’au nancement et à l’entretien des bâtiments. Mais il n’existe guère d’évaluation sur l’impact de ces projets, trente ans après exécution. C’est pourtant alors que les frais (d’entretien) réels se font sentir. Qu’est-ce que l’avenir réserve aux générations futures, lorsque la responsabilité de ces projets échoit entièrement à la collectivité? En 2014, tout va bien. Mais est-ce bien exact?
Sommaire
PPP en Flandre
Marc Theirssen
Architecture et PPP
Kim Eric Möric
Habiter au milieu
Beel & Achtergael architecten et al.
Jürgen Vandewalle
Rushes
Bureau Vers plus de bien être V+
Cécile Vandernoot
Matérialisation d’une ambition
Ney Poulissen Architects & Engineers
Cécile Vandernoot
Intelligence du compromis
Ateliers Jean Nouvel | MDW
Cécile Vandernoot
Peintres paysagistes
Zwarts & Jansma Architecten | Bas Smets
Jürgen Vandewalle
Éloge de la contrainte
Bogdan & Van Broeck
Jürgen Vandewalle
Exception et répétition
Collectief Noord
Jürgen Vandewalle
Ecole à apprendre
Teema
Jürgen Vandewalle
Opinions
ACTUEL
CHRONIQUE
Dirk Somers
Alain Richard
VLAAMS BOUWMEESTER
Engranger des bénéfices spatiaux et sociaux
Annelies Augustyns, Stefan Devoldere
CELLULE ACHITECTURE
PPP/PPS
Olivier Bastin
TECHNIQUE
La prefabrication chez Jean Prouvé
Joseph Abram
MATÉRIAU
Acoustique spatiale
Paul Mees
PRODUIT
LIVRE
ÉTUDIANT