Trois pavillons
Générale – Elmēs, Stations Plein Air Madeleine Melot, Namur

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Aidées par la Cellule Architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les Stations Plein Air Madeleine Melot à Namur ont pu mener un concours visant à transformer leur bâtiment principal. Sous la houlette de l’association Générale – Elmēs, l’édifice en L des années 1970 se muera ainsi en trois pavillons : une réponse adaptée aux besoins de cette association d’aide à l’enfance en forme de clin d’œil à son histoire.
Remontant aux années 1930, lorsque sa fondatrice a débuté ses actions dans les quartiers populaires namurois, l’histoire des Stations Plein Air Madeleine Melot (SDPA) est celle d’une aide et d’un soutien à la personne qui n’ont cessé d’évoluer. Visant à présent l’intégration scolaire, sociale et familiale d’enfants confrontés à diverses difficultés, ainsi que l’accompagnement d’adultes en situation de handicap, l’association offre à ses bénéficiaires une approche pluridisciplinaire et à la carte. Faisant le constat d’un manque de structure spécifique pour enfants porteurs de troubles du spectre de l’autisme, l’association s’est mise à caresser le projet de fonder un CRF (Centre de Revalidation Fonctionnelle) voué à accueillir ce public particulier. C’est ici que débute un parcours architectural.
Créer une nouvelle section aurait été impossible dans les locaux actuels. Depuis un certain temps déjà, le bâtiment des années 1970 qui abrite l’administration et le SAS’J (Service d’Accueil Spécialisé pour Jeunes destiné aux enfants de 1 à 14 ans) dévoilait de sérieuses limites. Catastrophique d’un point de vue thermique, doté d’espaces perdus (une cuisine de 100 m2 inutilisée au sous-sol), manquant de rangements et souvent très mal agencé, il appelait à une sérieuse rénovation. « Si nous voulions porter ce nouveau projet de CRF, il fallait le voir dans la globalité de nos activités », explique Martine Poelvoorde, directrice administrative. « D’où l’envie de pouvoir offrir une infrastructure qui convienne à l’ensemble des enfants, ceux du SAS’J et du CRF ». Forte de son expertise thérapeutique, l’équipe des SDPA devine vite la complexité de son ambition. « Pour des enfants touchés par l’autisme, des détails telle la couleur d’un sol ou le fait de devoir prendre un escalier peuvent représenter de vraies difficultés. Nous désirions une architecture innovante capable d’intégrer de tels paramètres », ajoute Martine Poelvoorde.
Des premiers contacts sont alors établis avec le bureau Central, déjà auteur de ACTE, le centre de recherches sur les troubles autistiques à l’ULB. « On a fait une partie du trajet ensemble. Cela a permis d’aiguiser notre réflexion et d’évaluer la rénovation. » Le passage par un marché public s’impose néanmoins. « Une structure comme la nôtre dispose de peu de moyens administratifs et elle n’est pas du tout formée pour monter un tel marché. On connaît nos spécificités mais nous ne sommes pas architectes. » Direction : le portail de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Nous leur avons expliqué notre projet et qui nous étions. » La Cellule architecture FWB décide d’accompagner l’organisme. « Il a fallu apprendre à se connaître. Nous étions focalisés sur notre vision de la prise en charge et ils nous ont aidés à nous projeter dans quelque chose d’innovant. Surtout, avec leur soutien, nous avons pu élaborer le cahier des charges, mettre en place un jury, et assurer les aspects administratifs et juridiques. Seuls, nous n’y serions pas parvenus. »
21 bureaux ont répondu à l’avis de marché avec une note d’intention et un portfolio. « Le choix du jury a été guidé par l’adéquation à notre projet : une compréhension du handicap, du non-marchand et l’interaction entre toutes ces choses devait apparaître », précise encore Martine Poelvoorde. En février 2022, trois candidatures sont retenues pour la phase suivante : celles des agences Label et Atelier 4D ainsi que de l’association momentanée Générale – Elmēs. S’ensuit une rencontre de quelques heures seulement avec les architectes. « Ici aussi, le rôle de la Cellule Architecture a été essentiel car ils nous avaient poussés à être très précis dans le cahier des charges. Chaque fonction, chaque besoin, devait être détaillé, y compris en termes de superficie. C’était fastidieux mais, lors de cette rencontre, ce cahier des charges n’a pas fait l’objet d’une seule question. Les architectes ne nous ont interrogés que sur nos activités. À l’issue de la visite, nous avons pu leur donner une liste précise des besoins des enfants. Ce fut aussi l’occasion de deviner la créativité qui allait être mise en œuvre.»
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Architect Générale — Elmēs
Website generale.la elmes.agency
Project name Open Air Campus
Location Namur, Belgium
Programme Day centre for children with mental and autism spectrum disorders
Procedure Selection procedure of the Cellule architecture of the Wallonia-Brussels Federation (FWB)
Client Stations de plein air Madeleine Melot
Landscape architect Atelier Jean Chevalier
Structural engineering Servais Engineering Architectural
Acoustics Daidalos Peutz
Sustainability Détang Engineering
Total floor area 1,550 m2
Budget € 1,500,000 (excl. VAT and fees)
Product/Supplier Reynaers (window frames), Wienerberger (façade bricks)