Publié le 13.07.2023 | Texte: Tim Peeters | Photos: Fallow – 1010au

A+302 Tackling Water at the Source

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Pour Woluwe terre d’eau*, les bureaux d’architecture 1010au et Fallow ont relié une mission de gestion de l’eau complexe à une série de projets à petite échelle constituant une plus-value au niveau sociétal. La responsabilité administrative de cette mission est organisée au niveau du quartier, près des habitants et des usagers. La cohérence est empruntée à l’entité plus globale du bassin hydrographique. En choisissant ce contour hydrographique comme cadre directeur, Woluwe Waterland s’ancre dans les contraintes imposées par le paysage.

La périphérie de Bruxelles est un territoire où les conflits, nombreux, résultent fréquemment d’une friction entre les schémas urbains et le sous-sol. Cela s’applique indubitablement à la gestion de l’eau : depuis longtemps, on tente en vain de mettre en place un vaste réseau d’égouts, des bassins d’orage et des stations de pompage pour soumettre l’eau aux us et coutumes de la ville du 20e siècle. Les rivières ont donc été canalisées dans des conduites, les sols ont été artificiaisés à grande échelle et des infrastructures essentielles ont été construites au-dessus des cours d’eau. Et, au passage, on a fait un sort au passé : les sources, étangs et ruisseaux – jadis des lieux au cœur des communautés – ont commencé par disparaître sous terre, avant de s’effacer des mémoires.

On semble constater aujourd’hui que cette approche, au-delà de mutiler la périphérie bruxelloise, l’a aussi insuffisamment protégée. Woluwe Waterland concerne une partie de la ville qui subit des inondations, des épisodes prolongés de sécheresse et une grave pollution de l’eau. Il est clair comme de l’eau de roche qu’indépendamment de la pression supplémentaire exercée par la poursuite de l’urbanisation et le changement climatique, la solution à ces problèmes ne réside pas dans l’aménagement de davantage d’égouts, de bassins et de pompes. La complexité de la situation spatiale et administrative dans cette zone complique toutefois la mise en œuvre d’alternatives.

Pourtant, d’après 1010au et Fallow, il existe dans ce cas une manière de réconcilier l’eau et la ville. La clé se situe à un niveau d’échelle en lien avec (les besoins et les opportunités dans) la réalité: scindée en différents projets gérables, la problématique peut devenir un élément d’autres démarches de transformation. L’aspect fermé du bassin hydrographique fonctionne en l’occurrence tel un cadre à l’intérieur duquel on œuvre progressivement au rétablissement de trois tâches clés du paysage : permettre à l’eau de s’infiltrer, d’être stockée et évacuée toujours aux bons endroits. Par ailleurs, ce cadre forme un support stable pour l’approche de thématiques sociales dans une zone dynamique de la ville.

(…)

*Woluwe terre d’eau s’inscrit dans le contexte plus large d’une étude de la couronne du 20e siècle dans et autour de la région bruxelloise, menée en 2021 dans le cadre de Labo Ruimte XX+I, une initiative conjointe de la Team Vlaams Bouwmeester, de Labo ruimte, du Maître Architecte bruxellois et de perspective.brussels.

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