Puzzle bucolique

Le point de départ pour implanter les deux nouveaux volumes est un désir de compacité, afin de préserver le plus possible l’environnement boisé dans lequel ils s’insèrent. Le premier bâtiment, à l’emprise au sol rectangulaire, se place à la limite de la future extension résidentielle du site. La pédagogie souhaitée est un enseignement incitant au respect de la nature, les choix architecturaux sont donc inexorablement liés. Par exemple, l’eau de pluie s’écoule de la toiture et se déverse dans un ruisseau faisant partie intégrante de la cour de récréation. Le pavage perméable est quant à lui réduit au minimum pour intensifier la plaine de jeu dans la verdure.

Au sein du volume rectangulaire, la coursive extérieure dessert les salles de classe de sorte que les élèves et les professeurs ont un contact constant avec l’environnement extérieur. Libérées de la superficie des espaces de circulation, les salles de classes sont ainsi exceptionnellement généreuses, avec une superficie de 90 m² au lieu des 55 m² standards. Sans couloir, tous les espaces dédiés aux élèves sont favorisés. De larges ouvertures relient les salles entre elles, incitant aux interactions et à l’enseignement combiné entre les différents niveaux d’âges. Des espaces tampons, qui servent de vestiaires, font le lien entre extérieur et intérieur. Les grandes portées structurelles favorisent quant à elles un remodelage aisé du volume en fonction des besoins de l’école.

La matérialité des façades semble vouloir se fondre dans le décor, avec l’usage de briques claires aux teintes subtilement variées. Tandis que les éléments métalliques laqués rouges se revendiquent avec plus de ferveur. Les façades s’arrondissent au moment des circulations verticales, comme pour guider le passage. Le jeu sur les circulations se poursuit avec les escaliers aux deux extrémités du volume qui présentent une double volée, dont la première se prolonge sous le limon de l’autre et donne un usage à cet espace perdu. L’escalier n’est pas seulement un espace de circulation, il devient gradin.

Le pavillon central prend la forme d’un cercle, au cœur du site. Il contient les fonctions administratives et de direction de l’école et sert également de lieu de rencontre avec les parents. Son toit semble flotter au-dessus du volume transparent. Tel un porche, le toit crée lui aussi une épaisseur couverte, à l’image de la coursive. Le langage commun des deux volumes, à travers un jeu sur les profondeurs des façades, les espaces d’entre-deux, toujours extérieurs mais couverts, engendre un lien avec la nature évident.