Publié le 13.07.2023 | Texte: Maarten Van Acker | Photos: IMDC

A+302 Tackling Water at the Source

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Le gouvernement flamand a nommé Henk Ovink à la présidence du groupe d’experts internationaux œuvrant à protéger la Flandre contre les conséquences des précipitations extrêmes et des longs épisodes de sécheresse. On ne les connaît que trop bien dans la région de la Dendre, où, voici près de treize ans, toutes les communes entre Grammont et Alost ont été touchées par les inondations, et des centaines d’habitations se sont retrouvées sous l’eau. Henk Ovink a certainement pu remarquer que dans cette même vallée de la Dendre, les choses vont bon train, puisque cela fait près de cinq ans que tous les partenaires œuvrent ensemble au plan en 10 points prescrit par l’envoyé spécial pour l’eau : un programme d’action intégré et adaptatif visant un développement économico-spatial axé sur les zones à risque d’inondation et celles ayant un potentiel de stockage de l’eau.

Dendre

Jusque tard au 19e siècle, la Dendre était un cours d’eau serpentant dans le paysage et qui, chaque année en hiver, débordait dans les champs environnants, sans grandes conséquences. Au fil des siècles, l’urbanisation s’est toutefois étendue en direction des berges des cours d’eau, qu’elle a de plus en plus transformés en caniveaux pour l’industrie. Ces cours d’eau systématiquement modifiés pour les rendre rectilignes, additionnés de barrages et d’écluses, permettent une navigation fluviale toujours plus fréquente et plus volumineuse. Les développements économiques et résidentiels ont colonisé des zones toujours plus étendues. Mais les berges artificialisées agissent également comme un corset qui étouffe en cas de pluies intenses. Comme la minéralisation en surface empêche l’eau de pénétrer dans le sol, celle-ci dévale en direction de la Dendre. Et, vu le relief vallonné de la région, la Dendre gonfle encore plus rapidement. En outre, vu la multiplication des périodes de sécheresse, l’eau a de plus en plus de mal à s’infiltrer dans les sols non minéralisés. Le changement climatique, avec son lot de précipitations plus intenses et de sécheresses plus longues, ne fait que renforcer le phénomène. On comprend donc clairement pourquoi en 2017, l’agence Vlaamse Waterweg, qui gère les cours d’eau en Flandre, le Service environnement et la Province de Flandre orientale ont lancé le projet « Ruimte voor Water », qu’on peut traduire par « Place à l’eau ». L’équipe qui s’est attelée au projet était placée sous la direction du bureau d’experts en eau IMDC ; Billie Bonkers était en charge de la communication et des contacts avec les différentes parties prenantes. Les concepteurs de Maat et de l’Atelier Horizon, quant à eux, se sont occupés de l’étude spatiale et du travail de conception.

Boussole

Le projet a pour principal objectif de réduire les risques d’inondation et leurs conséquences socio-économiques. Dans ce genre de missions, il existe un risque que les pouvoirs publics et bureaux d’étude ne s’enlisent dans une sorte de réflexe de Pavlov technique, où la logique dominante des ingénieurs aboutit trop souvent à une juxtaposition ad hoc de quick wins infrastructurels : construire çà et là, où il subsiste un peu de place, des digues et des bassins d’orage… et souvent, on se limite à cela ! Ce genre d’approche néglige cependant le principal coupable : notre aménagement chaotique du territoire. Et cela, on l’a bien compris dans le projet stratégique de la vallée de la Dendre, qui est intégré à la fois dans le plan de gestion de la zone hydrographique de l’Escaut et dans le programme de développement territorial de la Dendre. Il convient donc de planifier simultanément l’eau et l’espace. Les ambitions soulignées dès le départ dans ce projet ne concernaient donc pas uniquement la sécurité et la gestion de l’eau, mais aussi un lieu plus adéquat pour la nature, l’habitat, le tourisme et l’identité.

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