Pédagogie et paysage
Générale, Ecoles 7 & 8 du Bois de la Cambre Marinette de Cloedt, Ixelles
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L’école, en tant que typologie architecturale, se renouvelle selon l’évolution des pédagogies. Le projet des écoles 7 & 8 d’Ixelles porté par Générale se questionne justement sur les nouvelles ambitions spatiales que peuvent porter des méthodes comme Montessori. Dans cet intérieur d’îlot ixellois se trouvent aujourd’hui des pavillons temporaires qui n’ont pas la capacité d’accueillir certains élèves, obligés de suivre leur enseignement dans des classes hors site. Le projet de Générale cherche avant tout à regrouper tous les futurs élèves sur un même lieu en densifiant et paradoxalement en augmentant la perméabilité du site.
La première étape du processus de construction en trois phases, permettant à l’école de fonctionner en continu, est le pavillon des Lutins. Il s’insère aisément dans la continuité des gabarits de la rue, mais se démarque par sa façade métallique et ses grandes ouvertures. Son ouverture au rez-de-chaussée annonce le projet d’école en intérieur d’îlot. On y trouve les salles de classes des plus petits, mais également une salle de psychomotricité qui participe au principe d’école élargie. En devenant accessible à des associations en dehors des horaires de classes, elle donne à l’école une place cruciale dans la vie de quartier et met à profit des lieux inoccupés pendant une partie de la journée.
L’école s’insère dans un terrain en pente et interagit avec lui. Les gradins du foyer se servent de la pente naturelle qui, dans son prolongement à l’extérieur, devient un théâtre de verdure. Sur un sol pratiqué par de nombreux élèves, la surface est petit à petit devenue imperméable. Pour lutter contre le ruissellement de l’eau qui s’avère dangereux sur un tel jeu de niveaux, une réflexion accrue est menée pour retrouver une perméabilité. Le futur bâtiment maintient des gabarits bas et des toitures végétalisées pour préserver cet intérieur d’îlot comme un jardin. En observant les qualités de l’existant, Générale choisit de conserver le symbole de la grande cour centrale, où les enfants peuvent jouer et découvrir librement. Le patio carré sur pilotis laisse le paysage glisser en dessous, créant ainsi une zone de récréation abritée. Tandis que le périmètre en U généré par le nouveau bâtiment absorbe le bruit et protège le voisinage du chahut de la cour de récréation.
Tout en employant le vocabulaire standard de l’école, Générale se réapproprie cette grammaire en intervenant de manière à favoriser la pratique des nouvelles pédagogies. C’est la fin du couloir étroit menant à une succession de classes identiques. Ici, il prend de l’ampleur et devient aussi un lieu de travail collaboratif qui favorise l’autonomie des élèves. La cloison séparatrice se transforme en mobilier en bois modulable permettant différents usages à la fois du côté de la salle de classe, et de celui de l’espace commun. Un petit groupe de travail peut ainsi s’installer ou laisser place à plus d’intimité et de concentration. Depuis ce nouvel espace commun, de grandes ouvertures vers le jardin-cour intérieur permettent d’observer son spectacle.
Avec une construction de façades préfabriquées légères en bois et l’emploi d’isolants naturels, le projet permet une certaine pérennité et un démontage dans le temps. En se tournant vers cette attitude durable, Générale offre un lieu capable d’éveiller, en plus de leur autonomie, également les consciences de ses élèves. Après tout, on se souvient toujours de son école et ce lieu mémorable forge nos futurs intérêts.