Publié le 05.06.2023 | Texte: Arnaud De Sutter | Photos: Architectures Parallèles + manger nielsen

À la périphérie sud-ouest de la Région bruxelloise, La Roseraie a un impact social important. Situé le long de la chaussée d’Alsemberg à Uccle, ce site appartient à la commune voisine de Saint-Gilles. La Roseraie, c’est plusieurs pavillons dans un grand jardin. Par le biais d’un concours organisé par la Cellule Architecture, des architectes ont été invités à assurer l’avenir du site et de son patrimoine. Avec son approche qui protège le patrimoine et renforce les qualités du site, l’association constituée d’Architectures Parallèles et de manger nielsen a été la plus convaincante.

La Roseraie est une oasis de verdure dans la ville, et l’un des rares endroits exclusivement destinés à un usage collectif. Ceint d’un mur et nimbé de mystère quand on le voit depuis la rue, le site se détourne un peu de la ville qui l’entoure. Il accueille diverses activités sociales, de l’accueil parascolaire communal à de petits jardins populaires. Il abrite également un cirque et une résidence de courte durée pour les artistes. Nombre de ces activités se déroulent sous la houlette de l’asbl « La Roseraie – Espace Cré-Action ». Les pavillons d’où opère l’asbl sont très précieux et caractéristiques – certains sont de merveilleux exemples du Mouvement moderne. Ils ne répondent toutefois plus aux normes actuelles et doivent être rénovés en profondeur.

Les deux bâtiments au nord-ouest du site sont incontestablement ceux qui ont la plus grande valeur. C’est pourquoi, soucieux de ne pas effectuer d’adaptations majeures de l’enveloppe extérieure, les architectes ont choisi d’isoler les locaux par l’intérieur avec un enduit chanvre-chaux. Les espaces intérieurs les plus caractéristiques, les couloirs du grand bâtiment, demeurent sans isolation, et donc intacts. Ils font office de préau pour accéder aux classes, tel un prolongement de la plaine verte. Sur l’ensemble du site, les architectes ont profité de l’absence de statut de site protégé pour remplacer les menuiseries extérieures. Dans quelques cas, cela renforce les qualités du patrimoine. En installant le nouveau mur-rideau en bois, l’équipe met en évidence la force de l’ancienne typologie du préau pour les cours en plein air.

À la demande du client, les interventions sont exécutées par phases. Après la rénovation des deux pavillons, les concepteurs transforment le bâtiment d’angle en un véritable espace d’accueil et en scène pour des spectacles en tous genres. Perpendiculairement au mur, à côté des ouvertures préexistantes, un auvent léger mène vers deux salles de spectacle, l’une dans le bâtiment existant, l’autre dans un nouveau volume. L’entrée est marquée par une structure qui s’étend au-dessus des bureaux. Le bâtiment, qui avait à l’origine un toit en bâtière à deux niveaux, devient à présent un intrigant volume surmonté de diverses couronnes.

Par ses interventions, l’équipe intègre mieux La Roseraie dans le tissu urbain. L’entrée bien identifiée invite un public plus large à venir découvrir ce qui se joue derrière les murs. Une place a clairement été attribuée au programme sur le site, au sein de sa structure caractéristique. L’avenir de La Roseraie est ainsi assuré, dans une version améliorée de l’oasis qu’elle a été pendant plusieurs décennies.

À lire également

Inscrivez-vous à notre newsletter
  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.